Communiqué de Presse – Grand Débat National

Jeudi 21 février 2019

Alors que s’est engagé le Grand Débat National lancé par le Chef de l’État, le Cercle École et Société s’étonne de l’absence dans les thématiques proposées de la culture, de l’éducation, de la formation, qui sont les principaux leviers pour lutter contre les inégalités. Ces thèmes ne font partie ni des rubriques ni du questionnaire joint, notamment dans la partie consacrée à l’État et aux services publics et dans celle intitulée Démocratie et Citoyenneté. L’enjeu capital des pays de l’O.C.D.E. est désormais de répondre à la demande sociale pour moins d’inégalités, plus de justice, plus d’égalité des chances en particulier par l’accès à l’éducation et à la culture. La France devrait montrer l’exemple en développant un ensemble d’actions programmatiques visant à réduire significativement ces inégalités. Faut-il rappeler qu’en matière d’éducation, la France est le pays où l’origine sociale conditionne le plus la réussite scolaire.

Le Président de la République accompagné du ministre de l’Éducation nationale a cependant dialogué avec des lycéens dans le cadre du Grand Débat National ; c’est pourquoi le Cercle École et Société souhaite que le système éducatif soit un thème du débat national, en insistant sur trois points :

  • Faire entrer l’école dans l’ère actuelle, faite de coopération, de partage, d’échange, d’entraide : travail collaboratif, résolution commune de problèmes, développement de projets en équipe, partage d’expériences, etc., sont désormais des caractéristiques incontournables de l’organisation du travail. A l’école, cela se traduit par le tutorat, le coaching, l’interdisciplinarité, la pédagogie par projet ou par thème, les cours assurés par deux enseignants, etc., autant d’éléments qui sont encore très peu présents dans les usages pédagogiques des établissements. Pour cela les enseignants devront se former au nouvel environnement éducatif dont bénéficieront les élèves tant en termes de connaissances et de compétences que de bien-être à l’école. De plus, les inégalités scolaires diminueront comme le montre l’exemple de la Finlande et de l’Estonie qui pratiquent ces méthodes et dont les systèmes éducatifs figurent parmi les plus équitables des pays de l’OCDE.
  • Donner plus d’autonomie aux établissements pour réduire les inégalités scolaires, en permettant d’adapter le programme aux élèves et de recruter des enseignants présentant un profil en harmonie avec le projet d’établissement, comme le ministre de l’Éducation nationale le préconisait dans son livre « L’École de demain » (2016).
  • Attirer et fidéliser des enseignants de grande qualité est une nécessité impérative face aux défis que rencontre l’École aujourd’hui. Cela suppose la création d’un nouveau statut qui intègre une revalorisation substantielle associée à une modification des obligations de service et à une formation initiale et continue de haut niveau.

La Nation doit avoir une grande ambition pour son école car elle est en première ligne pour relever les défis que sont notamment la lutte contre les inégalités sociales et l’intégration de chaque enfant.